Nous effectuons de temps en temps des soins à un lépreux qui mendie dans la rue à Assi Ghat. En notre absence, il se soigne seul lorsqu'on lui fournit le nécessaire : bandages, coton et bétadine. Le fait qu'il ne prenne pas de traitement contre la lèpre, la laisse évoluer lentement, par à coups.

Rarement nous avons des cas de brûlures. Parfois un accident lors des fêtes (feux d'artifices), plus souvent des accidents domestiques (brûlure sur la plaque métallique servant à la préparation des chapatis, brûlures en se renversant du lait chaud, ...). Cette femme qui réside chez son frère à Ramnagar, avec ses enfants, le temps de guérir s'est renversé de l'huile bouillante sur les jambes il y a plus d'un an (ce qui explique que la coloration de la peau ne se soit pas refaite). D'après ce que nous avons compris, la brûlure s'est guérie sur les deux jambes, mais une s'est réinfectée, provoquant cette large blessure. L'hôpital local gouvernemental lui a fait un pansement imbibé d'eau oxygénée et l'a renvoyée chez elle, avec quelques médicaments antibiotiques et anti douleurs. Nous lui avons fait des pansements pendant plusieurs semaines (3 mois environ) avec du tulle gras et la blessure s'est maintenue propre mais sans évolution positive.

En décembre nous l'avons faite hospitalisée dans une clinique privée proche où ils ont retiré cette boursouflure grise. Cancer de la peau, ont-ils diagnostiqué. Il était prévu que quelques semaines après, tout serait terminé. Or, 6 mois après (juin 2013) des infections se développaient sur le haut de la jambe. Après quelques semaines accueillie gratuitement à la clinique, ils l'ont renvoyée dans son village. De nouveaux examens ont diagnostiqués un cancer, non plus de surface mais bien généralisé. L'éloignement de la patiente maintenant et la difficulté à la ramener en clinique nous empêche de poursuivre l'aide financière que nous pourrions apporter. Nous essayons malgré tout de la convaincre de poursuivre les soins avec notre aide...