RETRAITE
WEB
"Le Jardin de Dieu,
ou demeurer dans l'intimité de Dieu chaque jour."
Qu'est
ce que la "retraite web" ?
Nous proposons, une retraite de 15 jours là où vous êtes,
grâce à internet.
Chaque jour, vous pouvez consulter un texte de prière et un texte d'enseignement
pour vivre de chez vous une retraite que vous pouvez vivre en prenant un petit
temps quotidien là où vous êtes. Le thème sera
sur "le Jardin de Dieu", thème cher à la Fraternité
et base de sa spiritualité.
Comment
va se dérouler la retraite ?
Chaque jour un modèle de réflexion est proposé. Un petit
texte biblique, un enseignement ou une méditation
et une prière.
Pour vous, après la lecture, un temps de silence de 5mn. Cinq
petites minutes qui pour certains paraîtrons des heures au début,
puis quelques secondes trop courtes avec l'habitude. Tenir ces 5mn sans rien
dire, sans rien faire, en s'isolant, en fermant les yeux ou en regardant une
image de la croix. Le but est de se laisser regarder et aimer par
Jésus en Croix, en esprit et dans le coeur ou au moins par l'image.
Puis, petit à petit, prendre un temps plus long d'oraison au cours
de la retraite. Chaque jour sera proposé cet exercice d'oraison, une
sorte d'aide pour entrer dans le Face à face et l'intimité avec
Dieu.
Fidélité et patience sont essentiels pour passer ces 15 jours
dans un vrai progrès. Le calendrier des jours se trouve dans la colonne
de droite pour vous permettre d'aller aux jours directement.
Il est bien de commencer la retraite un Dimanche (1er jour) pour coincider
avec les textes plus développés du 8e et du 15e jour.
Calendrier 1er jour 2e jour 3e jour 4e jour 5e jour 6e jour 7e jour 8e jour 9e jour 10e jour 11e jour 12e jour 13e jour 14e jour 15e jour Conclusion |
Les
jours d'avant ... la retraite !
Bonjour et bienvenue dans ce temps privilégié
qui doit nous conduire dans les parterres embaumés du jardin
de Dieu. Profitons de cet instant pour prendre le temps de mettre Dieu
au cœur de notre temps quotidien, aujourd'hui ... et tout le temps. Pour
chaque jour, vous pourrez trouver sur ces pages, un petit texte biblique,
pour écouter la Parole de Dieu. Elle nous enseigne sur la "géographie"
de ce lieu où Dieu habite.
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Gn 2, 15 « Yahvé Dieu prit l'homme et l'établit dans le jardin d'Éden pour le cultiver et le garder.» |
Enseignement La Bible commence avec la Création du monde et la création de cet espace sur terre appelé « Jardin d’Eden ». Il est créé pour que l’homme s’en occupe. Lieu de bonheur parfait où même la nourriture est donnée à l’homme, il n’a qu’à ramasser les fruits du jardin. Il y a là aussi les deux arbres de la Promesse. L’Arbre de la Connaissance et l’Arbre de la Vie. Ils ne sont pas là pour « tenter » l’homme, mais pour qu’il les connaisse et les désire. Désir et non envie. Le serpent va tenter Eve et déformer le « désir » pour le transformer en « envie ». Mais revenons plutôt au Jardin. Dieu fait l’Univers, le ciel et la terre, mais en l’homme il trouve le sommet de sa création. Il est « fait à son image ». Et il lui aménage un lieu où il pourra vivre en paix et heureux, aux côtés de Dieu. Nous verrons ces prochains jours cette intimité que voulait Dieu avec l’homme. Il nous faut lire le texte en imaginant ce que l’auteur n’a pas dit. Pourquoi l’Arbre de Vie est-il là ? Pourquoi ne décrit-on pas davantage comment se passe cette vie dans le Jardin ? Il nous faut réfléchir à ces thèmes que le texte nous propose succinctement. Par exemple arrêtons-nous sur celui-ci : l’homme était établit dans le jardin pour le cultiver et le garder. Son rôle est donc de cultiver, entretenir le jardin … et le garder. Le garder de quoi ou de qui ? Il y a donc un ennemi à ce jardin, un agresseur potentiel extérieur. Est-ce le serpent, c’est à dire le Malin, le diable ? Possible, mais Eve ne garde pas assez ce jardin et elle laisse le serpent entrer dans son cœur. De même Adam n’est pas assez vigilant. Car le jardin, c’est bien le cœur de l’homme où Dieu réside. Ce jardin d’Eden n’est que la figure du cœur de l’homme. Dieu nous veut en son jardin en nous. Cultiver son jardin, c’est faire fructifier tous ces fruits admirables que Dieu a déposés dans le cœur de chacun. Celui qui ne cultive pas son cœur met son jardin en péril. Celui qui ne le garde pas des attaques de l’extérieur sera assurément envahi par le monde et ne pourra plus avoir de paix. Vous connaissez l’expression « avoir son jardin secret ». Ne voulons-nous pas préserver cet espace privilégié et si intime en nous ? On pourrait croire qu’il s’agit d’un jardin très privé, très égoïste : MON jardin, MON espace privé. Mais en creusant, nous pouvons y voir ce jardin déposé dans chacun des cœurs depuis le commencement du monde. Lorsque nous aurons compris que ce jardin secret est celui de Dieu, alors nous pourrons y rencontrer Celui qui s’y promène depuis toujours mais, hélas, sans jamais nous trouver. Gardons ce jardin d’Eden en nous, entretenons-le, cultivons-le, apportons-lui les soins qui lui sont nécessaires. L’Eglise nous offre tout ce qu’il faut pour cela : eucharistie, pardon des péchés, baptême, … bref tous les sacrements. Ils sont là pour nous fournir l’eau pour arroser le jardin, l’engrais pour le fortifier, tous les outils pour arracher les mauvaises herbes, tailler les branches, …etc. Redécouvrons donc ce Jardin de Dieu en nous. Aujourd’hui, Dieu nous dit : « Viens ! », refuserons-nous cette invitation ? |
Prière « Méré Dil mé ao » (chant hindi) : « Viens dans mon cœur ! » |
Pratique Posez vos questions ou vos remarques sur fraternity@kamalkedil.org |
![]() Texte biblique 2e jour L’Arbre de Vie Gn 2, « 9- Yahvé Dieu fit pousser du sol toute espèce d'arbres séduisants à voir et bons à manger, et l'Arbre de Vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. » |
Méditation L’Arbre de Vie, l’arbre qui donne la vie éternelle. Ce n’est ni un arbre magique ni la source de jouvence. Jusqu’à l’avènement du Christ, personne ne pouvait imaginer ce que pouvait être cet arbre dont Adam et Eve avaient été privés. Avec Jésus, au moment le plus tragique où tout semblait se terminer, c’est là qu’apparaît l’Arbre de la Vie. C’est la Croix et son fruit est le Christ lui-même, livré volontairement entre les mains des hommes. Il n’y a plus vol mais don, plus convoitise mais désir. Dieu se donne lui-même, il se fait même nourriture dans le Pain Eucharistique que Jésus avait institué la veille, même réalité, même don, un seul moment de salut. Regardons à présent la Croix, cet arbre admirable qui sous le déguisement du monde ressemble à l’arbre de la mort, mais qui est en réalité l’Arbre de la vie qui nous est révélé. Combien aujourd’hui n’aiment pas qu’on parle de la Croix : trop doloriste, trop morbide, trop souffrant. Il faut arriver à contempler la croix, l’aimer et y voir la lumière. Car la croix est inséparable de la résurrection. La mort est vaincue, tout ne s’arrête pas sur le bois. L’histoire du Jardin nous révèlera l’étendue du mystère. Les fruits de l’Arbre sont réservés à ceux qui savent les décrypter, à ceux qui connaissent l’amour de Dieu. Ce n’est pas une élite, mais seulement les croyants, ceux qui ne voient pas la mort de Jésus, mais l’ensemble de son geste, qui croient que Dieu a tant aimé les hommes qu’il a donné son fils unique. « Celui qui ne mange pas ma chair ni ne boit mon sang ne peut avoir la Vie éternelle. » explique Jésus à ses disciples. Certains ne le croiront pas et s’en iront, d’autres le suivrons : « Tu as les paroles de la vie éternelle » répond Pierre. |
Prière « Nous t’adorons ô Christ et nous te bénissons Seigneur, d’avoir par ta Sainte Croix racheté l’Univers. » (prière de st François d’Assise à la vue de quoi que ce soit qui lui rappelait la croix) |
Pratique
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![]() Texte biblique 2e jour "Où es-tu ?" dit Dieu Gn 3, 8-10 «8- Ils entendirent le pas de Yahvé Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour, et l'homme et sa femme se cachèrent devant Yahvé Dieu parmi les arbres du jardin. 9- Yahvé Dieu appela l'homme : Où es-tu ? dit-il. 10- J'ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l'homme; j'ai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché. » |
Méditation Nous voilà arrivé à la grande question que nous pose cette retraite. Avec St Bonaventure, qui rédigea un long texte sur l’Arbre de Vie (voir dans la Bibliothèque de la Fraternité le texte de St Bonaventure) y recensant les fruits qui sont donnés, nous devons chercher dans la croix quels fruits nous ont déjà été donnés et quels sont les fruits qu’il nous faut découvrir encore et désirer. Nous sommes tournés vers le crucifié, mais nous oublions que le premier à faire la démarche est Dieu lui-même. Oui, Dieu nous cherche, il nous désire, il attend de nous une réponse. « Où es-tu ? » Dieu ne veut pas de la réponse d’Adam : « J’ai eu honte et je me suis caché. » Cette manie de l’homme à toujours vouloir s’excuser, à ce centrer sur son péché, sur sa faute. Dieu ne veut pas parler « faute » ou « péché », il veut faire miséricorde, il veut que l’homme reste là, qu’il ne se sépare pas de lui. « Où es-tu ? » Dieu cherche l’homme. Il attend qu’il réponde « je suis là ! ». Mais l’homme dans le péché s’éloigne. Le péché met une barrière entre l’homme et le Saint, mais Dieu ne veut pas que cette séparation soit définitive, il ne veut pas que l’homme se condamne lui-même. Le vrai péché de l’homme c’est de se juger lui-même, plus que Dieu ne le ferai. Ce fruit de l’arbre de la Connaissance du bien et du mal a donné à l’homme ce pouvoir de décider SEUL de ce qui est bon ou non. Et l’homme impur se coupe de Dieu. Dieu ne veut pas que l’homme s’en aille, même dans son péché. Le défit lancé par la croix, c’est Dieu qui appelle l’homme pécheur : « Où es-tu ?, restes là, je te rachète. Ne te cache pas, viens à ma lumière. Seul Jésus répondra à cette question posée par le Père pendant si longtemps : « me voici ! » C’est comme s’il disait : « je suis là ! ». Et Dieu peut lui répondre : « restes ici, près de moi. » Et Jésus, dans son Ascension sera la grande révélation de l’humanité : un homme s’assoit à la droite de Dieu ! Oui, l’homme a été rendu digne à nouveau de vivre avec Dieu, de demeurer à ses côtés, comme aux premiers jours du monde. |
Prière C'est moi qui t'appelle, dit ton Dieu. C'est moi qui te cherche. Où es-tu ? Adam, pourquoi te caches-tu ? Les hommes se sont détournés de moi et de mes commandements. Ils étaient perdus, mais pour l'honneur de mon Nom très Saint je les sauve. Tous, je vous ai fait pour ma gloire, c'est le bonheur que je veux pour vous. Mais pourquoi m'avez-vous abandonné ? Que vous ai-je fait ? Où sont mes enfants ? Où sont les joies de mon cœur ? Tous je vous ai rachetés, je suis descendu chez les morts pour vous y chercher, je suis monté aux cieux pour vous installer. Tout le jour je passe par le monde et vous cherche, n'y en aura-t-il donc pas un qui réponde ? Où es-tu Adam ? Mon cœur attend ton amour et ton âme, il se meurt de ne pas être assez aimé. Combien de temps me feras-tu attendre, Adam ? |
Pratique
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![]() Texte biblique Cantique des Cantiques, chap. 2 « 1 - Je suis le narcisse de Saron, le lis des vallées. 2 - Comme le lis entre les chardons, telle ma bien-aimée entre les jeunes femmes. 3 - Comme le pommier parmi les arbres d'un verger, ainsi mon bien-aimé parmi les jeunes hommes. A son ombre désirée je me suis assise, et son fruit est doux à mon palais, 4 - Il m'a menée au cellier, et la bannière qu'il dresse sur moi, c'est l'amour. » |
Méditation La Bible nous montre un nouveau jardin. Celui du Cantique des Cantiques. C’est le jardin où l’épouse rencontre l’Epoux. A la suite du récit de la Genèse où Dieu cherche seul l’homme, ici ce sont les deux qui se cherchent mutuellement. Ce récit est la promesse du retour dans le Jardin. Enfin, l’homme et Dieu vont pouvoir vivre d’amour, se désirer d’amour, s’unir dans une parfaite harmonie. L’union n’est pas simple, Dieu se cache, l’épouse est timide. Mais l’amour permet à l’un et à l’autre d’être unis déjà par l’esprit, ils se désirent et c’est cela qui compte. Relisons souvent ce Cantique qui est le « condensé des Saintes Ecritures » comme certains l’on dit. Il nous donnera un peu des parfums de ce lieu que nous devons désirer. |
Prière "1- Voici celui qui vient. 2- Il m'a revêtu de sa parole 3- et son bras fut étendu sur moi. 4- De la mort il m'a relevé 5- et mon âme exulte dans le Roi; 6- car il fit pour moi un cœur nouveau. 7- "SAINT" est son Nom car mon cœur s'est épris de lui. 8- L'onction a reposée sur moi 9- et l'Ange m'a donné le signe de sa victoire. 10- Viens Seigneur ! 11- Car je ne pourrais vivre un instant de plus 12- sans que ta main repose sur mon cœur. 13- Tu as posé sur mon cœur le sceau de ton amour 14- et un brasier qui ne s'éteint pas fut allumé. 15- Viens Seigneur, que je t'embrasse, 16- car mon cœur se meurt déjà d'amour pour toi ! 17- Sois le maître de mon être, sois l'Epoux de mon âme ! 18- Amen, amen, le Puissant fit pour moi une grande chose. 19- Alléluia, voici l'Agneau que mon cœur désire 20- Voici celui qui vient inviter aux Noces, l'Epouse Sainte." |
Pratique
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![]() Texte biblique Jn 18, 1-2 « Ayant dit cela, Jésus s’en alla avec ses disciples de l’autre côté du torrent du Cédron. Il y avait là un jardin dans lequel il entra, ainsi que ses disciples. Or Judas, qui le livrait, connaissait aussi ce lieu, parce que bien des fois Jésus et ses disciples s’y étaient réunis. » |
Méditation Nous approchons de la Passion et donc de l’événement historique du salut. Nous entrons à Jérusalem, la cité Sainte. Sur les pentes du Mont des Oliviers, face au mont du Temple, se trouve un jardin où Jésus aime se retrouver avec ses disciples. Un jardin clos semble-t-il, un peu une image du jardin du Cantique. C’est là que Jésus se repose, c’est là qu’il parle à ses amis, c’est là qu’il agonisera face à sa Passion. Dans ce jardin, Jésus veut avoir ses apôtres auprès de lui. Ce ne sont pas eux qui veulent lui tenir compagnie – ils ont sommeil et voudraient dormir- c’est bien Jésus qui les prient de rester là, de prier et de veiller. Mais combien resterons là, combien le suivront-il sur le chemin de la croix ? L’homme ne change pas, il ne désire pas rester avec Jésus, sa compagnie semble lassante, si éloignée de celle du monde. Pourquoi l’homme n’arrive pas à rester avec Jésus ? Pourtant Jésus insiste : « Restez ici pendant que je prierai. » et encore : «Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation. » (Mc14, 32… 38). Au delà de cet appel de Jésus à rester avec lui à ce moment là, si près de la Passion, il nous dit aussi « restez ici », comme s’il disait « ne partez pas de ce jardin, restez auprès de moi, en dehors de moi il n’y a que ténèbres. » Dieu nous veut près de lui. Non pas dans un lieu précis de ce monde, mais dans ce lieu du cœur où Dieu réside et nous attend, dans ce jardin où il veut nous voir épanouis, heureux, comblé parce que nous serons avec Lui tout simplement. |
Prière « En Toi je trouve mon bonheur, et en Toi seul Seigneur. Fais moi demeurer auprès de Toi. Je pourrai alors t’offrir ceux que j’aime, et tu les saisiras, les aimeras, les béniras et les guériras. J’ai confiance en Toi Jésus.» |
Pratique
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Méditation Et puis les gardes avec Judas viennent arrêter Jésus en ce jardin de l’agonie. Lieu de combat et de prière, Gethsémani est le jardin où nous sommes tous. Et Dieu réitère sa question. Par la bouche de Jésus, le Père demande et l’homme répond enfin. Il ne demande plus où nous sommes, mais « qui cherchez-vous ? ». L’homme s’est mis en quête, en recherche, mais de qui ? De lui-même depuis bien longtemps. Mais peut-être son cœur cherche Dieu malgré lui. « Qui cherches-tu ? » Posons-nous la question tous les jours : où suis-je, qui je cherche ? Et les gardes répondent : « Jésus. » C’est bien Dieu qu’ils cherchent, ils ne savent pas qui il est, mais leur quête revient toujours à Dieu. Et Jésus répond « c’est moi ! ». Comme si le dialogue était hors du temps. Le Père demande « où es-tu Adam ? », et Jésus répond pour l’homme : « Qui cherches-tu Seigneur ? ». Et Jésus Seigneur répond pour le Père : « Toi, Jésus ! », puisque Jésus est homme pour sauver l’homme. Et Jésus répond en tant que Jésus-Dieu : « C’est moi ! me voici ! ». En ces derniers mots, Jésus prend la place à la fois du Père et de l’homme. Dieu cherche l’homme et Jésus répond pour Adam : « Me voici. ». L’homme cherche Dieu depuis sa sortie du jardin d’Eden et Jésus répond en tant que Seigneur : « C’est moi. » |
Prière « Ne permets pas que je sois séparé de Toi. » |
Pratique
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![]() Texte biblique Jn 19, 41 « Or il y avait un jardin, au lieu où il avait été crucifié, et, dans ce jardin, un tombeau neuf, dans lequel personne n’avait encore été mis.» |
Méditation Ce nouveau jardin est important. C’est là que va réapparaître en quelque sorte l’Arbre de Vie. En dehors de la ville, un jardin au milieu duquel se dresse un rocher lugubre, blanc veiné de rouge, où des croix sont exposées à tout le monde. La croix de Jésus se dresse sur le monde, c’est ici que l’univers trouve son point central, parce que c’est là que le temps et l’espace vont être restauré. Le jardin qui l’entoure est aussi une carrière où des tombes sont creusées. C’est là que Jésus sera déposé au cœur de la terre pour la féconder, descendre dans la mort et nous sauver par sa Vie de ressuscité. Ce jardin n’existe plus dans Jérusalem, il se trouve depuis très longtemps intégré dans la ville. A la place, une église immense, faite de détours, de hauts et de bas pour respecter les lieux historiques. Les dômes qui la couvrent sont autant d’images du ciel qui nous rappellent qu’ici le Ciel de Dieu s’est ouvert pour offrir le sacrifice total du Christ vers le Père. Arrêtons-nous en ce jardin mystique. Si l’évangéliste nous parle d’un jardin, c’est bien pour faire le lien avec celui d’Eden. Le nouvel Adam rachète l’ancien, le Sang de Jésus vient donner la Vie au corps sans vie du premier homme dont la tradition dit qu’il est enterré sur ce mont, au pied de la croix (d’où l’image du crâne au pied de la croix sur lequel coule le sang de Jésus. Le lieu dit Golgotha est appelé aussi « lieu du crâne »). En ce lieu, beaucoup de choses se passent. Jésus est exposé aux regards de tous, la preuve en est l’inscription au-dessus de sa tête : Jésus de Nazareth, Roi des juifs, écrits en hébreux, en latin et en grec, bref dans toutes les langues parlées à l’époque. Il faut que TOUS puissent savoir qui il est. Comme le serpent accroché sur un mat par Moïse sans le désert et qui guérit ceux qui le regardent, de même tous ceux qui voient Jésus sur la croix et ont la foi sont sauvés, guéris, pardonnés. Dans le jardin du St Sépulcre, le fruit est donné aux hommes. Marie le reçoit en premier dans ses bras, elle qui est l’Eglise, l’Epouse, la nouvelle Eve. Puis elle le remet aux disciples, images de l’Eglise humaine qui va recevoir le Corps divin et l’adorer, et l’enfouir dans les entrailles de la terre. Déjà, l’image de la grotte de Bethléem présageait cet enfouissement, ce désir de Dieu de venir pour féconder la terre, la renouveler de l’intérieur. « Si le grain ne meurt pas, il ne peut pas porter du fruit. » |
Prière « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, … mais dit seulement une parole et je serais guérit. » paroles dites avant la communion, reprenant les paroles du Centurion romain dans l’Evangile. |
Pratique
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![]() Texte biblique Jn 20, 11-16 « Marie se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Or, tout en pleurant, elle se pencha vers l'intérieur du tombeau et elle voit deux anges, en vêtements blancs, assis là où avait reposé le corps de Jésus, l’un à la tête et l'autre aux pieds. Ceux-ci lui disent : «Femme, pourquoi pleures-tu ?» Elle leur dit : «Parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l'a mis.» Ayant dit cela, elle se retourna, et elle voit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui dit : «Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?» Le prenant pour le jardinier, elle lui dit : «Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je l'enlèverai.» 16Jésus lui dit : «Marie !» Se retournant, elle lui dit en hébreu : «Rabbouni !» - ce qui veut dire : «Maître». » |
Enseignement Comme le jour de Pâques, le 8e jour, (le Jour du Seigneur) nous entendons à nouveau Dieu nous parler et poser une nouvelle question : « Qui cherches-tu ? » Dans le jardin d’Eden, Dieu avait cherché Adam en lui demandant « où es-tu ? » et Il attendait une réponse du genre : « je suis là, me voici. » Dans ce même jardin, à Jérusalem, Jésus, le jardinier comme le pense Marie Madeleine, nous dit : « pourquoi pleures-tu, qui cherches-tu ? », comme si la question était posée maintenant à la femme. Elle pleure, elle regrette son péché, elle aime et son désespoir n’est pas dans son péché mais au contraire dans la perte de son Dieu. Enfin, l’humanité a pu changer, elle a choisit par Marie, mère Jésus, le « oui » à Dieu, en Marie de Magdala, le cri d’amour vers Celui qui lui manque déjà. Pourquoi pleurer ? Tes pleurs de douleur de m’avoir perdu vont se changer en pleurs de joie lorsque tu sauras à qui tu parles. « Qui cherches-tu ? » Marie n’a pas dit comme Dieu : où es-tu Seigneur ? C’est si évident, elle ne sait pas où il est, elle ne peut même pas lui parler, il est mort sur une croix et son corps a déjà disparu. Mais son élan parle pour elle, elle le cherche, elle pense au fond d’elle-même : où es-tu Seigneur ? Et Jésus de répondre : qui cherches-tu ? Il veut qu’elle formule précisément sa demande. Jésus veut répondre, mais pour cela il faut une question. Comme aux soldats à Gethsémani, il demande « qui cherchez-vous ? ». Il leur a répondu « me voici ! », c’est à dire « c’est moi, Je suis (le Nom de Dieu). » A Marie Madeleine il ne va pas dire la même chose. Les questions-réponses de Dieu s’enchaînent tout au long de la Bible, comme un dialogue que le temps n’arrête pas, il n’y a que les hommes qui changent, mais la conversation avec Dieu n’est pas interrompue. A Marie donc, il répondra simplement : « Marie ». Dieu nous appelle par notre nom. Il n’y a plus de rapport de Créateur à créature, mais bien d’Epoux à Epouse, d’Ami à Ami. Dieu retrouve enfin l’humanité en son jardin. Les temps sont arrivés à leur plénitude. L’Homme est restauré dans le Jardin de Dieu. Cela ne veut pas dire que tout est terminé. L’humanité ne va pas suivre Marie dans son cri d’amour, beaucoup choisiront de poursuivre le chemin de Caïn, de fuir loin de Dieu. Mais l’essentiel n’est pas dans la fermeture de l’homme, mais dans le dialogue renoué avec l’homme, avec certains hommes. Dieu a levé l’épée qui barrait l’accès au jardin, il permet à l’homme, à celui qui le désire, de revenir. |
Prière Psaume 62 "Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dés l'aube : mon âme a soif de toi; après toi languit ma chair, terre altérée, sans eau." |
Pratique
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Méditation Nous allons réfléchir pendant quelques jours sur le temps : le temps d’Adam, le temps de Dieu, le temps du disciple, etc… Chacun a son temps propre et parfois il s’oppose au temps de l’autre. Notre rythme n’est pas le même que celui de Dieu, le temps du paysan dans la campagne n’est pas le même que celui du chef d’entreprise dans la ville, le temps de l’indien n’est pas celui du new-yorkais. Aujourd’hui, nous allons regarder le temps d’Adam. Au commencement, le premier homme apparaît comme consacré à Dieu. Il vit avec Dieu, en Dieu, pour Dieu. Mais rapidement il se sépare de l’Autre, de Celui qui est au-dessus de lui, comme s’il ne supportait plus d’être « disciple », ou simplement « créature ». L’homme veut devenir maître de lui-même, et par extension, maître de tout le reste. Il se sert des privilèges accordés par Dieu (tu domineras les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, etc….) et de sa nature particulière d’être « à l’image de Dieu », pour se sentir dominateur, différent du reste de la création, doté d’un pouvoir sur l’autre. Dans son péché, l’homme Adam, qui est un peu chacun de nous, entre dans son temps, sa propre définition du temps. Aujourd’hui je pêche, mais demain je retournerai à Dieu, aujourd’hui je suis fidèle à Dieu mais demain on verra. La notion d’éternité n’existe plus pour Adam. Pour cela, Dieu va le faire sortir du Paradis terrestre pour lui éviter une condamnation éternelle et le mettre donc dans « son temps ». Adam n’est pas « chassé » par punition, mais par amour. Dieu d’ailleurs, habille l’homme, comme par un geste de tendresse pour le préserver un peu de ce qui l’attend dans ce monde. Mais on a tendance à lire le texte trop vite, sous l’aspect « punitif » de Dieu. Et l’homme entre dans le temps … Il lui est donc donné maintenant de se racheter, de revenir vers Dieu durant ce temps qui lui est accordé. Ce n’est pas un temps de plaisir ou de passage, c’est un temps pour se convertir, c’est à dire pour se retourner (conversion) vers la Face de Dieu. Adam et Eve vont, d’après la Genèse, rester prés du Jardin, prés de Dieu. Ils ont pris conscience de leur erreur et ils regrettent. Mais leur amour pour Celui qu’ils connaissent si bien, pour avoir partagé sa compagnie dans le Jardin, ils vont essayer de le faire renaître, de rester fidèle. Abel était un peu l’enfant de la promesse du retour, l’enfant qui aime Dieu et lui rend grâce. Caïn, est l’enfant qui a hérité, ou a voulu s’approprier davantage le péché d’Adam et Eve. La balance est en équilibre, lequel des deux sera le plus fort ? Or, Caïn désire manger à son tour le fruit et il tue son frère par jalousie. La balance est tombée du mauvais côté ! Un enfant du catéchisme me disait : « mais pourquoi il a fait ça, c’est sa faute si on en est là ! » Eh oui, c’est sa faute, c’est la faute aussi de Eve et celle d’Adam. Mais dans nos péchés quotidiens, n’est ce pas notre faute aussi ? Nous répétons sans problème le même péché. Caïn va partir loin du Jardin, il va s’éloigner de Dieu, il ne cherchera pas à revenir mais au contraire à le fuir. Le temps d’Adam est ce temps que nous pouvons voir tous les jours dans ce monde : tout tout de suite, Dieu attendra plus tard, je vis sur l’instant sans me soucier des conséquences (je me fais plaisir maintenant sans regarder que cela aura des conséquences, je couche avec un tel parce que j’ai envie et je ne regarde pas si l’amour entre en jeu, je dépense de l’argent pour une babiole parce que j’en ai envie alors que je n’ai pas beaucoup d’argent, …etc) , ou au contraire je me projette toujours dans l’avenir sans penser au moment présent (quand je serais à la retraite, je ferais ceci ou cela, quand j’aurais du temps je prierai, demain je donnerai au pauvre parce que maintenant je n’ai pas le temps, demain, plus tard, …). Choisir de prendre le temps de Dieu, c’est se séparer du monde, … et c’est difficile ! Et pourtant … |
Prière « Seigneur, je ne sais pas vivre selon tes commandements, je ne sais par t’aimer suffisamment, je ne sais pas être fidèle. Crée en moi un cœur pur, sans partage, tout à toi, qui sait aimer, qui sait prier, qui fait ta volonté. Que ce ne soit plus moi qui vive, mais toi qui vive en moi. » |
Pratique
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Méditation Ce temps de l’Epouse, c’est celui de ceux qui veulent aimer Dieu. Ils font grandir en eux ce désir. Une émission télé qui passe en ce moment a pour slogan d’introduction « Le Paradis pour rencontrer le désir ». (Ile de la Tentation) C’est la voie opposée au projet de Dieu, mais bien la voie du monde qui entraîne tant de gens. Comme si le Paradis terrestre c’était le plaisir à tout prix, n’importe comment et sans lendemain, le désir charnel et animal sans amour réel et sans conséquences apparentes. Comment s’étonner ensuite de voir nos enfants s’égarer si vite loin de Dieu ? Et s’il ne s’agissait que des enfants, je croie que les adultes y plongent encore plus facilement … Le temps de l’Epouse, c’est lorsqu’on prend volontairement, avec désir amoureux, un temps gratuit pour Dieu, lorsque Dieu passe avant tout le reste. Ce temps est éternité ! |
Prière Je te suivrai partout où tu iras. Si tu passes par le feu, je ne me séparerai pas de toi, et ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi (Ps 22,4). Tu portes mes douleurs et tu souffres pour moi. Toi, le premier, tu es passé par l'étroit passage de la souffrance pour offrir une large entrée aux membres qui te suivent. Qui nous séparera de l'amour du Christ ? (Rm 8,35) (d'après un commentaire de St Bernard) |
Pratique
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Méditation Après le temps de l’homme, puis celui de l’Epouse, voici celui des disciples. Ceux qui veulent suivre le Christ entrent dans un temps qui celui du Christ lui-même. Ce temps est enfanté par le lieu même où le disciple vit, le jardin mystique de Dieu : l’Amour. Autant l’Epouse exprime un amour personnel (c’est la prière privée, intime avec son Dieu), autant le disciple est celui qui apprend et enseigne, c’est l’Eglise (donc un amour tourné vers les autres aussi). Aimer Dieu et son prochain, voilà le grand commandement, et aimer comme Jésus nous a aimé est le commandement final qui parachève le premier. Lorsque nous disons : je n’ai pas le temps de prier, c’est comme si nous refusions ce temps à Dieu. Lorsque nous disons : je n’ai pas les moyens d’aider un tel ou je n’ai pas le temps maintenant, c’est comme dire que je n’aime pas Dieu puisque je n’aime pas mon frère dans le besoin. Le temps du disciple c’est justement d’organiser son temps pour que la charité soit première. Il y a tant de choses à faire dans une journée, mais il y a surtout tant de moments vides ou si mal employés. Alors ne prétextons-pas que nous n’avons pas eu le temps d’aimer notre prochain ou de prier. Il y a toujours un temps pour cela. Manger, dormir, travailler, … sont normaux, ils viennent par nécessité ou par devoir, mais nous y répondons plus ou moins bien. Et la prière ne serait pas du même genre ? Le prochain serait-il considéré comme une activité de loisir, quand j’ai envie ou que j’ai le temps ? Cela montre que la charité ne vient pas naturellement, que la soif de prière n’est pas une faim. Et pourtant cela doit le devenir, au même titre qu’avoir soif ou faim, la prière doit s’imposer à nous. Et la charité envers le prochain devenir comme une évidence au même titre que de s’occuper de ses enfants ou de penser à sa femme ou son mari. Et même si c’est comme aller au travail sans grand enthousiasme, ce sera déjà bien, parce qu’on n’a pas toujours envie d’aller prier, mais c’est vital pour maintenir la vie en nous. |
Prière Montre-moi Ta Face dans le visage du pauvre. Montre-moi Ton Cœur dans le gémissement du malade. Montre-moi Ta main dans celui qui me donne. Montre-moi Ton Amour que je puisse aimer comme Toi. Montre-moi que je suis comme Toi. |
Pratique
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Méditation Ce temps fait toujours peur. Si on reprend le texte cité ci-dessus, on omet souvent le « qu’il renonce à lui-même », parce que là, c’est trop ! Le temps de la Croix fut le temps de Jésus, mais aussi de tous les saints. Un saint tranquille dans son fauteuil toute sa vie, ça n’existe pas. Cela ne veut pas dire qu’il faut souffrir automatiquement, mais la nature humaine fera de la résistance sûrement en nous, le monde n’appréciera pas une vie pure et sainte, comme si ça le dénonçait dans ses péchés, les autres trouveront que c’est trop, trop de prières, trop de Dieu, trop de temps passé pour Dieu, trop, trop, trop ! Ne croyons pas que choisir Dieu nous isolera du monde, nous en protégera, nous gardera de la souffrance. Dieu ne veut pas ça, mais la Croix est seulement l’amour qui se bat contre le mal, … et c’est douloureux et le combat est sanglant. Le temps de la Croix ne peut se passer qu’avec le Christ, sinon c’est la catastrophe. C’est inhumain ! Dieu s’est fait homme pour que justement nous passions ce temps avec Lui. Choisir Dieu s’est faire le choix de la Croix et ses conséquences. On ne choisit pas comment ça se passera, la Croix se reçoit, s’accepte, se subit. Mais l’amour est plus fort que tout, il est le seul à donner un sens à la Croix. Ce temps peut être court, mais rarement. Il est souvent long et douloureux, il est un apprentissage, une initiation pour passer à travers le feu du monde. Nous avons le choix : subir ce feu et mourir ou le passer avec la Croix et en sortir assurément victorieux. Choix facile ? Le feu fait toujours peur, et si nous n’en ressortions pas ? Tout réside dans la confiance et la foi, il n’y a pas d’autre solution. Le disciple suit Jésus pour apprendre la Vie, mais il faut qu’il renonce à lui-même pour ne vivre que par amour de Dieu et des autres, qu’il prenne sa Croix pour traverser les nombreuses épreuves, c’est sa seule armure, et qu’il suive Jésus, le seul guide fiable et sur, le seul qui connaît le chemin. Il faut faire le grand saut, l’acte de foi qui permet de prendre le « risque » de tout abandonner pour Lui. |
Prière « Mon Dieu, j’ai peur, mon Dieu je ne peux pas ! Je crois en Toi mais augmente en moi la foi. Je m’avance timidement sur les eaux, je sais que c’est impossible, mais je te suis, parce que je crois que pour Toi rien n’est impossible. Dans mon doute, je crie vers Toi, ne m’abandonne pas, rattrape-moi, sinon je coule. Seigneur Jésus, j’ai confiance en Toi, Ta Croix est mon ancre du salut. » |
Pratique
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Méditation Le « Saint Jardin » comme était appelé l’espace entre le calvaire et l’Anastasia (la Sainte Résurrection, c’est à dire le tombeau du Christ) au temps de la splendeur du St Sépulcre à l’époque de Constantin au IVe siècle. Une sorte de grand cloître qui aujourd’hui est le « chœur » orthodoxe de la basilique, couvert d’un grand dôme couvert de mosaïques dorées. C’est là que Marie de Magdala vient très tôt le matin du 3e jour, après la Pâque, pour passer un temps au tombeau de Jésus, peut-être pour attendre l’arrivée des autres saintes femmes pour finir d’embaumer le corps. Elle espère que quelqu’un sera là pour rouler la lourde pierre qui ferme la tombe. Elle revient avec émotion dans ces lieux où Jésus est mort, où il repose maintenant, il lui tarde d’arriver parce que cela fait déjà 2 jours qu’elle est séparée de son Seigneur et c’est sûrement la dernière fois qu’elle pourra s’approcher de Lui. Elle vient dans ce jardin sans savoir ce qui va lui arriver. Elle pleure parce qu’être séparé de ceux qu’on aime est toujours douloureux, et Jésus lui-même a pleuré sur la mort de Lazare. Pleurer, c’est laisser le cœur ouvert, au risque que ce soit douloureux. Et c’est souvent bénéfique parce que les émotions viennent laver toutes ces tensions, ces révoltes, ces oppressions qui viennent malgré nous et qui nous détruisent. Les pleurs de repentance, les pleurs de joie, les pleurs de douleur, les pleurs de tristesse, autant de larmes qui sont le signe que le cœur s’exprime et laisse l’intelligence de côté. Marie aime Jésus, non pas d’un amour physique comme certains aiment le relancer dans des livres ou des films, mais elle est l’image du cœur humain qui a cet amour total pour Dieu et qui désire revenir dans le Jardin avec Lui. Arrêtons de nous faire croire que l’amour pour Dieu est semblable en tout point à notre amour humain. C’est vrai qu’il y ressemble, mais il n’est pas de l’ordre du corps mais du cœur, du cœur pur, parfait. Non, Jésus ne s’est pas marié, non il n’a pas eu des « épouses » contrariées qui l’aimaient d’un amour caché. Hommes ou femmes, Marie Madeleine ou St Jean ou St Pierre ou bien d’autres, n’ont pas eu des sentiments amoureux et ambigus avec Jésus. Ils l’ont aimé par amour pur et c’est ce même amour qui nous est demandé. Le temps de Marie Madeleine c’est ce temps que l’on prend sur sa nuit, c’est le temps où on veut se précipiter à l’église, où il nous tarde de prendre un temps de prière privilégié par exemple. Elle se lève tôt le matin pour être la première au tombeau, elle pleure parce qu’elle ne trouve pas son Seigneur, elle a le cœur qui saigne parce que quelqu’un est venu emporter le Corps Sacré de Jésus, elle souffre parce que quelqu’un a peut-être violé le Saint des Saints. Marie Madeleine est aussi la pécheresse pardonnée, que l’on voulait lapider. Juste sentence ? Pour Jésus, le pardon est plus fort. Le temps de Marie Madeleine c’est aussi le temps qui peut s’arrêter, le temps du péché et de la punition n’est pas irréversible. Oui, Dieu peut passer la-dessus, non pour oublier mais pour guérir, pardonner et ouvrir à un autre avenir. Le temps de Marie Madeleine, c’est peut-être le nôtre, le plus fort, celui où on se reconnaît le plus, c’est le temps de l’espérance. C’est une école de la vie en Dieu. |
Prière Ps27 «4- Une chose qu’à Yahvé je demande, la seule chose que je cherche, c’est d’habiter la Maison de Yahvé tous les jours de ma vie, de savourer la douceur de Yahvé, de rechercher son palais. » |
Pratique
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Méditation Nous pouvons relire ce passage bien connu de Jésus chez Marthe et Marie. Marthe prépare tout pour le Maître, sûrement le repas, la table, etc… Marie préfère s’asseoir aux pieds de Jésus pour l’écouter. Marthe voudrait qu’on l’aide, après tout le service est une règle d’or, surtout dans ces pays et à cette époque. Jésus va lui faire comprendre que tout cet accueil n’est pas important, c’est ce qu’Il dit qui importe avant tout. Les bonnes mères de famille vont hurler en entendant cela. Ce que je fais ne sert à rien ? Je me décarcasse pour que tout soit parfait et on va me reprocher que c’est inutile ? Non, le service est une grande œuvre de charité. Mais il nous faut creuser ce geste. Il ne faut pas que la charité remplace Dieu. Combien de personnes partent avant la fin de la messe sous prétexte qu’il y a le repas à préparer pour les enfants et petit enfants qui viennent manger à midi ? Est-ce une excuse ? Ne comprendront-ils pas que la messe finit à midi et qu’ils mangeront un quart d’heure plus tard ? Jésus parle. C’est ça l’essentiel. Quand la prière nous appelle (la cloche de l’église ou la pendule pour prendre un temps de prière) ne trouvons pas d’excuse pour finir un travail, pour repousser à plus tard. Quand le lait va verser, on laisse tout pour courir à la casserole. Pour Dieu s’est pareil. Rien, absolument rien ne doit nous distraire de l’appel divin, rien ne doit être plus important. Et si quelqu’un est en danger, je dois aller prier malgré tout ? Non, la charité doit être première, parce que aider l’autre dans l’urgence est le Christ qui cri vers nous, qui s’incarne en quelque sorte et nous veut là, de suite. Mais si ça peut attendre quelques minutes, quelques heures, la prière doit être première, c’est là que le Christ va nous pénétrer, vivre en nous pour être porteur de son amour. Mon temps ne m’appartient pas, il doit devenir le temps de Dieu. C’est difficile parce que j’estime que j’ai « droit » à ce temps personnel, mais mon bonheur sera dans ce moment où j’aurai transformé cet égoïsme légitime en moment de grâce où Dieu va emplir tout mon temps. Le reste apparaîtra alors si secondaire. Bien m’habiller pour aller à la messe par respect pour Dieu est une bonne chose. Mais si le temps me manque, mon aspect négligé sera effacé par mon amour d’avoir voulu être là pour Dieu, comme je suis. Quel est mon temps, comment puis-je le définir ? Est-il comme celui de Marie Madeleine courant vers Jésus, comme celui de Marthe toujours débordé, comme celui de Marie prêt à écouter Jésus, comme celui de la Vierge Marie disant oui à Dieu au risque d’être rejetée (par Joseph et par le peuple, suspectée d’avoir conçue dans l’adultère), comme celui d’Abraham qui quitte son pays pour l’inconnu, comme celui de Moïse qui ne regarde pas sa condition privilégiée auprès de Pharaon mais se tourne vers les pauvres et opprimés de son peuple, comme celui de Pierre qui pleure sur son reniement et accepte l’amour de Jésus, etc, etc ... ? Mon temps est celui de l’amour que j’ai pour Dieu, le reste est un temps perdu et inutile. |
Prière « Je ne suis pas un saint Et pourtant il me faut le devenir. Je ne sais pas aimer Et pourtant je suis fait pour l’amour. Je n’ai pas le temps Et pourtant le temps m’est donné par Dieu. Je ne sais pas comment faire Et pourtant il n’y a qu’à faire ce que Dieu demande. Seigneur éternel Donne-moi la Vie éternelle ! » |
Pratique
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Enseignement Aujourd’hui 15e jour … et fin de la retraite. Un appel nous est lancé : « Demeure dans ma Grâce ! » dit le Seigneur. Demeurer c’est habiter, rester dans une demeure, dans une maison. La Grâce de Dieu c’est ce don inestimable que Dieu fait aux hommes. Miséricorde divine, Amour parfait de Dieu pour l’Homme, la Grâce est la plénitude de ce qu’est Dieu. Marie est « pleine de Grâce, comblée de Grâce », c’est même le « nom » donné par l’ange à Marie (Marie n’est pas prononcé par l’ange Gabriel à l’annonciation, il l’appelle « comblée de grâce »). Dieu nous invite à venir habiter dans Son Jardin. Jésus est venu en notre chair pour habiter parmi les hommes comme St Jean le dit dans son Prologue de l’Evangile : « Et le Verbe s’est fait chair et Il a demeuré parmi nous. » Sans nous retirer du monde, il veut que nous demeurions avec Lui. Comment ? En reprenant la citation biblique ci-dessus, qui est le grand commandement. Aimer Dieu de tout son cœur et de toute sa force. C’est un grand défi qui est demandé. Tout ce que nous appelons « amour », toute la puissance de notre amour, tout ce que cela implique d’attitudes, de dons de soit, de mode de vie, tout notre amour doit être donné d’abord et pleinement, complètement, à Dieu. Dieu premier en Tout ! Et ensuite seulement, mais aussi, au prochain, à l’autre, parce que Dieu veut que notre voisin soit Lui aussi d’une certaine manière L’aimer ... comme nous-même. D’abord s’aimer est important. Celui qui ne s’aime pas ne peut pas aimer l’autre ou Dieu. Parce que Dieu nous a aimé et nous aime toujours, malgré nos péchés et nos défauts, nous devons accepter et reconnaître que nous sommes dignes d’être aimé, et donc par nous-même aussi. Aimer l’autre comme nous-même c’est l’aimer en reconnaissant qu’il a le droit d’être aimé, qu’il est digne d’être aimé, par Dieu et par nous-même, même s’il est notre ennemi. Demeurer dans le Jardin avec Dieu c’est accepter que notre ennemi s’y trouve aussi, c’est aimer son prochain ici dans ma vie quotidienne, dans ma vie avec Dieu et jusque dans l’éternité. Dieu nous demande de nous sanctifier. Pas de jouer au saint ou d’avoir des petits rituels de bondieuserie. Ce n’est pas la sainteté ça. Il veut seulement que nous restions dans sa grâce. Lorsque nous y sommes, restons-y. Lorsque nous n’y sommes plus à cause de nos péchés, revenons-y. Rester attaché à la Croix du Christ, avant le péché, pendant et après, c’est essayer de tenir le coup jusqu’au bout. Si tout m’éloigne de Dieu, de par le Mal de l’extérieur ou par mon propre péché, Dieu ne veut pas que je parte loin de Lui. Le péché, tel une personne, le diable, nous invite à fuir loin de Dieu : « vois comme tu es impur devant Dieu, tu ne peux pas rester là, tu dois fuir loin car tu as péché contre Dieu ! ». On dirait une parole pieuse, mais c’est le diable qui la dit. Dieu n’a jamais dit de s’enfuir loin de Lui. Il nous avertit par contre que notre péché va nous éloigner. Nous devons dans ce cas là, implorer son pardon et nous retourner vers Lui, de suite, le plus vite possible. Demeurer dans la Grâce, c’est ne jamais vouloir rester dans le péché, dans la tiédeur, mais rester avec Dieu. En résumé de ces temps passés à l’écoute de son appel : « Où es-tu ? qui cherches-tu ? », il nous adresse maintenant une supplique : « Reste dans ma grâce ! » Il n’y a pas d’autre condition pour rester là, il n’y a pas d’autre possibilité. Ou nous demeurons avec Dieu ou nous fuyons loin de Lui, Dieu n’aime pas les indécis ou les tièdes. Pierre a renié mais il est resté là, et Jésus lui a pardonné. Judas l’a trahi et il est parti loin pour se pendre. Chacun a pris son chemin, dans la liberté, les uns pour la vie, les autres pour leur malheur. C’est vrai que c’est difficile de « demeurer » en permanence dans l’intimité de Dieu, de lui être fidèle sans faille. Jésus nous dit, comme Dieu le fait dans l’Ancien Testament aussi : « Soyez parfait comme Dieu est parfait. » Impossible ! Et pourtant il le demande, c’est donc qu’il y a une « possibilité ». En demandant de rester dans sa grâce, il nous dit d’essayer au moins. A la demande insistante de St Paul de le délivrer d’une tentation, Jésus lui répond : « ma grâce te suffit. » Bien petite consolation à du dire Paul peut-être. Pourtant, Jésus lui demande de compter sur Dieu seul et non sur un miracle ou une aide surnaturelle, presque magique. Retourner sans cesse à Dieu, aussitôt, demeurer au mieux dans sa grâce, c’est essayer d’aller plus loin, tenir le coup pour faire un pas de plus. On a reculé en tombant ? En restant dans l’amour de Dieu on se prouve à soit-même qu’on croie qu’il est possible d’avancer encore, que la chute n’est pas la fin mais juste un dérapage, une erreur, aussi grave soit-elle. Personne n’est condamné, rien n’est scellé à jamais, le prisonnier peut être libéré, le criminel devenir meilleur. Aimer Dieu plus que tout le reste, plus que soit et même plus que les autres, c’est avoir la garantie que nous sommes en de bonnes mains. Aimer son prochain comme soit-même c’est montrer que notre amour de Dieu est vrai et qu’il n’est pas fermé. Ainsi, nous demeurons dans la grâce, il ne peut pas en être autrement. « Celui qui aime demeure en Dieu et Dieu en lui. » Le Jardin, qu’il soit en Eden, à Gethsémani ou au Calvaire, dans le jardin mystique du Cantique ou dans notre cœur, il existe vraiment et Dieu nous y attend, tous les jours, tout le temps, même dans « notre » temps imparfait. Ce « jardinier » du jardin autour du tombeau du Christ nous interpelle. Il en est le gardien, il en est l’essence. « Ne me retiens pas » dit-il à Marie Madeleine, Dieu n’est pas un bien que nous gardons jalousement, Il est LE plus grand bien qui soit et qui est pleinement à nous, c’est vrai, mais il ne nous appartient pas. Il doit être partagé, donné, offert, diffusé. Le Jardin n’est pas un lieu où nous serions seuls avec Dieu. Tous les hommes sont invités à entrer, à vivre avec nous, et avec Dieu. Faisons comme Dieu, accueillons-les, invitons-les, maintenant et pour toujours, ceux que nous aimons … et ceux que nous n’aimons pas ! Dieu les aime tous, nous n’avons pas le choix ni le pouvoir de discrimination. Notre intimité avec Dieu dépend de notre relation avec tous les hommes. Plus nous les aimerons, tous, plus nous serons proches du cœur de Dieu. Plus nous trierons parmi les hommes pour n’aimer que ceux qui nous arrangent, plus nous serons loin de Dieu, au point qu’à un moment nous nous retrouverons de l’autre côté de la porte à notre grand étonnement. Notre amour pour l’autre nous renseigne sur notre amour pour Dieu. Notre amour pour Dieu nous dit combien nous aimons les autres, car il n’est pas possible d’aimer Dieu sans aimer son prochain. |
Prière Qu’ils soient
tous au Cœur de Jésus par le Cœur de Marie Extrait de la prière quotidienne de la Fraternité. |
Pratique
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Conclusion de ces 15 jours de retraite
Certains
ont passé ces 15 jours à approfondir leur relation avec le Seigneur,
d'autres ont décrochés à moitié ou n'ont pas pu
suivre tous les jours. Qu'importe, le Jardin est toujours ouvert ... Pour
ceux qui le désirent, les textes restent en ligne et ils peuvent reprendre
la retraite plus tard dans un temps plus propice au recueillement. N'hésitez
pas d'ailleurs, à proposer la retraite à votre voisinage, il
n'y a pas de temps meilleur qu'un autre. C'est aussi quand on le sent ...
Après ces 15 jours, il est bon de refaire le point, de se poser quelques
questions, de prendre un peu de recul avec nous-même.
Comment ai-je vécu ce temps ? Ma fidélité a-t-elle été
mise à rude épreuve, ai-je senti une évolution ou au
contraire un vaste désert sans rien ? Ai-je découvert quelque
chose, intellectuellement et spirituellement ? Le Seigneur s'est-il montré
sous un nouveau jour que je ne connaissais pas ? La prière d'oraison
m'a-t-elle permi de connaître Jésus davantage par le coeur que
par l'esprit ? C'était trop dur, trop long, trop exigeant ? Est-ce
que les textes ont ouvert des portes dans mon âme, ont répondu
à des questions ?
On peut multiplier les questions à l'infini. Cet examen doit nous aider
à faire la synthèse de la retraite. Une retraite qui n'apporte
rien n'est pas utile. Elle doit nous conduire à davantage d'amour de
Dieu, à davantage de force pour aller plus loin sur ce difficile chemin
de la foi. Si ce n'est pas le cas, peut-être faut-il la reprendre plus
tard, être plus fidèle aux temps de prières, essayer de
pousser plus loin notre engagement à Le connaître, à vivre
de Lui.
En conclusion, je dirais simplement : Dieu se laisse chercher, se laisse trouver.
Mettons-nous en route, c'est possible, tout peux changer.
Et pour
reprendre la parole de Dieu, laissons toujours ces questions résonner
en nous et essayons d'y apporter la réponse de ce jour (car demain
sera peut-être une autre réponse) :
- Qui cherches-tu ?
- Où es-tu ?
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