Fraternité de la Croix des PauvresFraternité de la CROIX DES PAUVRES
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constellation d'Orion. Les trois étoiles sont appelées les Rois mages.RETRAITE DE NOËL
"Le chemin de l'Etoile"

A l'approche des jours de l'Incarnation de Notre Seigneur, nous allons prendre notre bagage et partir sur la route à la suite d'une étoile.

Pendant 7 jours, nous vous proposons de prier et de vous laisser guider vers le mystère de Noël, de l'Emmanuel (c'est à dire "Dieu avec nous") en cherchant cet enfant emmailloté de langes et couché dans une mangeoire. Des mages ont tout quitté pour une simple étoile, pour une prophétie. Que faisons-nous dans nos certitudes, nos connaissances, notre temps ? Savons-nous en fait qui nous sommes invités à aller adorer, ce que signifie "partir" et "chercher" et enfin "trouver" ? Comme au désert, comme si le ciel s'ouvrait pour nous illuminer d'étoiles, partons ensemble en retraite, parce que cela en vaut la peine !
(toutes les photos proviennent de la Basilique de la Nativité à Bethléem en Palestine.)

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1er jour : On m'a dit que ...
2e jour : Je te cherche, toi mon Dieu.
3e jour : Une étoile brille parmi des milliers.
4e jour : Partir sans idées préconçues.
5e jour : Marcher et espérer.
6e jour : Où est-il ?
7e jour : Le voici ! Ne perdons pas de temps à nous regarder ...


charpente de la basilique de la Nativité1er jour : On m'a dit que ...
Aujourd'hui, nous ouvrons nos oreilles aux cris du monde. Dans ce tumulte, il nous faut arriver à entendre une voix discrète, faible, celle qu'on n'entend pas d'habitude. L'Eglise parle, l'Eglise proclame et l'Eglise vit un message. Par principe, si c'est l'Eglise, on trouve ça ringard et passéiste. Donc on n'écoute pas, ou d'un air distant. Aujourd'hui, je fais exprès d'écouter cette voix, de l'aimer, de la respecter, d'essayer de percer le premier degré d'écoute et de discerner le message qui la parcours. Aujourd'hui, en ce temps, l'Eglise annonce un "retour", elle "appelle" quelqu'un. Ce n'est ni le Père Noël, ni même une célébration d'un anniversaire (fut-ce celui de Dieu fait homme). L'Eglise désire que son Seigneur revienne ! Oui, le Christ est venu, il est né, il a même souffert et il est mort sur la croix, il est ressuscité ! Mais à présent il doit revenir ! Et l'Eglise, par l'Eucharistie du Dimanche, l'appelle sans cesse : Viens Seigneur JESUS ! En ce temps de l'Avent (Avènement), l'Eglise nous invite à renforcer notre désir et à crier vers Dieu : Viens !
On m'a dit que Jésus devait revenir. On m'a dit qu'il était là, déjà présent en ce monde.
Les mages en on déduit que les textes anciens qui parlaient d'un roi qui devait venir s'accomplissaient aujourd'hui. Une étoile mystérieuse s'est levé sur le pays de l'ombre et ces rois ce sont mis en route. Aujourd'hui, se lève une lumière, non pas celle des guirlandes et des boutiques, mais une clarté qui rayonne dans le coeur. Suis-je prêt à me lever pour suivre cette petite lampe, cette lumière qui m'invite à me tourner vers le "don de Dieu" ?

Pratique du jour : Aujourd'hui est un jour exceptionnel ! Dieu allume une lumière dans la nuit. Cette clarté brille dans mon coeur, au plus profond de mes ténèbres. Aujourd'hui, je "descend" dans mon coeur par la prière, en silence, les yeux fermés, je laisse ma pensée aller dans la région du coeur et je cherche cette lumière. Je ne cesse de chercher que lorsque je la vois ! Dans ma prière de ce jour, je dois voir l'étoile ! Je n'ai pas besoin de la nommer ni la chercher davantage, il me faut juste la chercher, la désirer car je sais qu'elle s'y est allumé. Mon premier travail est d'ouvrir le livre de mon coeur et d'y chercher les signes qui me parlent de cette lumière, dans ma vie passée, d'aujourd'hui, je deviens "chercheur de Dieu".


icône de la Nativité2e jour : Je te cherche, Toi mon Dieu. La lettre à mon "Père de Noël".

Un jour est passé et nous avons vu que Dieu ne nous avait pas oublié, il est venu sauver son peuple dans les ténèbres. Il a mis une lampe pour nous montrer la route. Quelle est cette route ? M'appartient-elle ? Je pars en quête, m'a-t-on dit. Mais où ? Le désir de mon âme c'est de trouver Dieu. Oui, je te cherche Seigneur, mais le monde ne me dit pas où tu te trouves ... Pourtant, c'est au coeur de ce même monde que Dieu a mis son étoile. Où es-tu ? La question peut-être posée soit par l'homme (où es-tu Seigneur ?) mais aussi par Dieu au jardin de la Genèse (Adam, où es-tu ? Où te caches-tu ?). Si souvent, nous râlons contre Dieu parce qu'il se fait absent de nos vies. Pourtant, nous savons bien qu'Il n'est jamais loin. Mais le cherchons-nous ? Ce temps de l'Avent nous invite à prendre les moyens de le trouver. "Veillez et priez !" Ce sont les maîtres mots de ce temps. Veiller pour ne pas être envahis par le monde et ses lumières, nous laisser abuser par ses leurres. Prier pour prendre le vrai chemin qui conduit à Dieu. Si nous ne veillons pas nous ne pourrons pas discerner les signes de Sa Présence, si nous ne prions pas nous ne pourrons pas trouver où Il demeure. Le roi Hérode ne cherchais pas l'enfant-roi, il voulait le trouver seulement. Il ne veillez ni ne priez, sinon il aurait eu ce désir de ce mettre en quête, il aurait eu la connaissance pour trouver la route et voir l'étoile. Combien d'hommes et de femmes veulent posséder sans avoir pris la peine de chercher, combien veulent arriver au but sans passer par le chemin ?

Pratique du jour : Aujourd'hui, je ne fais pas comme le monde, je m'arrête et je décide de prendre un chemin, étroit et mal éclairé, juste par une clarté, une petite étoile qui brille en moi. Je prends un temps pour Dieu pour lui écrire : je lui demande où Il est, que je l'aime et que je le cherche, Lui, mon Dieu. Je ne fais pas de grands discours ni de longues lettres, mais plutôt une petite prière. Je la plie et la garde dans ma Bible ou je la met sur mon coin prière. Je la relierai tous les jours, parce qu'elle exprime mon désir de trouver Dieu, je m'engage à prendre un chemin qui n'appartient qu'à Dieu et je refuse d'en prendre un autre.


L'étoile d'argent à l'emplacement de la naissance du Christ.3e jour : Une étoile brille parmi des milliers ...

Si le ciel est clair, en cet hiver, la nuit est constellée d'étoiles. Des milliers, des milliards, ... si nous savions combien il y en a ....!!! Je les regarde, je les admire parce que je ne peux faire que cela. Je n'ai pas d'histoires à raconter dessus, je n'ai pas de descriptions à faire, ce sont des lumières qui brillent là-haut et qui me regardent comme avec un sourire, dans une grande paix. Voilà déjà une belle et grande chose ! Et si ces étoiles qui brillent étaient autant de pauvres qui sont entrés dans l'éternité ? Ils nous regardent de là-haut, en pleine gloire de leur sainteté acquise dans leur vie pauvre et misérable qu'ils ont su transfigurer en Dieu. Ils se penchent sur nous, sur notre terre, dans une grande douceur, sans nous juger, sans mots ni pitié. Ils sont heureux, d'une joie inexprimable, ils nous regardent simplement et nous aiment, ils nous appellent à entrer dans leur joie qui est celle de Dieu. Parmi ces étoiles, peut-être une va nous parler, va bouger pour nous. Nous sommes seul à la connaître, elle nous parle au coeur, elle nous montre une direction. Il y a des choses, des gens, des évènements qui sont comme une lumière sur notre route parfois. Cette étoile parmi des milliers, elle descend dans notre coeur. La clarté que nous avons vue au fond de nos ténèbres, c'était la clarté de cette étoile. Les deux se rejoignent, le puzzle se reconstitue. Je ne dois pas la lâcher, ne pas la quitter du regard, de celui du coeur.

Pratique du jour : Aujourd'hui, ce soir, je contemple le ciel étoilé si je peux, ou je m'imagine une étoile qui me sera personnelle. Elle est là, pour moi, et elle me regarde. Dans ma prière je la dispose comme une lampe devant mon oratoire, comme une clarté qui éclaire une icône ou la Parole de Dieu. Je peux même allumer une bougie pour la signifier. J'essaie de faire coïncider cette lampe avec la lumière toute spirituelle qui est dans mon coeur, il faut que je visualise cette "étoile" qui est celle que Dieu me donne pour me montrer la route et pour m'empêcher de tomber. Je prends la décision que cette étoile (du ciel ou de mon esprit), est un pauvre qui veille sur moi, un saint assurément, anonyme et qui fut oublié de tous durant sa vie. Je l'invoque pour qu'il me guide, pour qu'il m'apprenne à "voir" avec des yeux de pauvres, avec les yeux du coeur. Maintenant, j'essayerai de regarder avec ses yeux à lui, petits et humbles, qui ne regardent que d'en bas, qui ne jugent ni ne critiquent, qui aiment simplement. Parce que ce ne sont qu'à eux que Dieu a voulu dire où était l'enfant, à ces bergers dans les champs. Les mages étaient assez "sages" pour avoir un coeur de pauvre pour pouvoir suivre une étoile. Qui que je sois, je peux être compagnon de ces pauvres, là où je suis, je peux apprendre d'eux et passer ce temps de Noël avec eux. La nuit de Noël avec des pouilleux, dehors, dans le froid ? Oui, je peux le faire, parce que mon coeur se met à leur niveau. Je ne suis pas obligé d'aller dans la rue ou auprès des poubelles, je peux déjà être de coeur avec eux et avoir leur coeur et leur regard. Alors Dieu peut-être me montrera là où je ne m'y attend pas, où repose l'enfant-roi, petit au milieu des plus petits.


cierges dans la basilique4e jour : Partir sans idées préconçues.

J'ai vu la lumière, j'ai écouté la voix qui me montrait ce que je devais chercher, j'ai pris un compagnon de route qui est un pauvre, ainsi je suis assuré de ne pas m'égarer. Maintenant, il est temps de partir ! Le plus difficile, c'est ce moment là. On prépare le voyage, on est excité par l'aventure, par l'inconnu, ... mais lorsqu'arrive le jour du départ, on panique. Que va-t-il se passer, et s'il y avait un imprévu, un accident, où vais-je, pourquoi, ....etc. Le vieil homme revient au combat. Il sentait bien que des choses se préparaient mais il n'y croyait qu'à moitié. Mais maintenant, c'est réel. Il faut partir. Les milliers de questions, les craintes, les peurs, sont autant de signes que nous ne voulons pas partir à la recherche de ce Dieu mystérieux. En même temps, nous savons que notre désir est justement de le chercher. Il nous faut dépasser la première appréhension, il ne faut écouter que notre coeur. Relisons la petite prière écrire pour raviver en nous ce désir de Dieu. "Je te cherche, Toi mon Dieu ..." Alors il n'y a pas à hésiter, partons ! Bienheureux sommes-nous si nous ne savons pas la route ni ce que nous allons chercher. Rien de pire que d'avoir tout organiser au point que le voyage ne sert plus à rien puisqu'on le connait (ou le croit-on !) avant même le départ. Dieu ne se laisse pas chercher dans un monde que nous avons façonné à notre désir. Dieu est dans le désert, dans l'inconnu, dans un Jardin qu'Il a fait pour nous, pour nous y retrouver, mais qui nous est inconnu. Chercher ne signifie pas "voyage organisé" mais "aventure" et "découverte". Inutile donc de me faire des idées sur ce que je vais trouver, un Dieu de telle sorte et de telle forme, à tel endroit et de tel caractère. Ces idées préconçues ne sont pas Dieu ! Le vrai Dieu, c'est celui qui se laisse trouver et se révèle dans une splendeur que nous n'aurions justement pas imaginée. Partir c'est aller plus loin que d'avoir l'intention, c'est prendre les moyens de se lever et de sortir dehors : le monde me parle de Lui. Où est l'étoile qui me montrera le recoin où il se trouve ?

Pratique du jour : Aujourd'hui j'ouvre grand mes sens, mes yeux, mes oreilles, je me met à l'écoute du moindre évènement dans mes rencontres, dans mes imprévus. Je n'imagine rien, je ne prévois rien, je me met à disponibilité du "hasard" de Dieu, à son intervention providentielle qui va mettre sur ma route un évènement. Partir sur la route, c'est vivre ma journée comme toutes les autres, mais à la différence que celle-là je la met entre les mains de Dieu. Je le laisse agir seul, librement dans ma vie. J'abandonne ma propre volonté entre les mains du Père, et je le laisse me guider : j'irai là où il voudra, absolument n'importe où, comme il veut. Je pars et je ne prévois rien, Dieu seul me guide, je suis aveugle et je lui fais confiance. La petite lueur dans mon coeur est ma consolation, celle qui me précède sur le chemin. Déjà, en partant, je suis au but : marcher auprès de Dieu.


lampes suspendues dan la basilique et fresques byzantines.5e jour : Marcher et espérer.

Partir c'est quitter son quotidien et prendre un chemin qui nous conduit vers un ailleurs. C'est aussi "marcher", avancer avec nos pieds. Un pélerinage, un chemin de croix devrait se faire à pieds. Dans les basiliques ou cathédrales romanes ou gothiques il y a le "déambulatoire", derrière le choeur. On va y vénérer des reliques, on tourne autour du sanctuaire. Les bouddhistes ont gardés cette pratique de tourner et nous devrions la retrouver pour sortir un peu de notre létargie occidentale qui finit par prier toujours assis. Se mettre en marche, c'est aller vers un autre endroit. Dans le cas d'une retraite, c'est tout l'être qui se met en route, intérieurement surtout, mais peut-être aussi extérieurement. Mais dans quel but ? Si je pars, ce n'est pas pour fuir un lieu ou courrir n'importe où. Je vais vers un but, un autre lieu où je vais trouver ce que je cherche. C'est donc toute la notion d'espérance qui entre en jeu, je pars et marche en espérant arriver à la finalité de ma quête. Comme nous le disions, partir c'est déjà posséder le but, si rien n'entrave notre route. Combien il est important de faire cette démarche. Les mages sont allés plus loin que de chercher dans les astres et les signes, ils ont quittés leur demeure lointaine et ont pris une route inconnue qui se révélait à eux au fur et à mesure. Marie et Joseph aussi ont pris la route. Ils accomplissaient leur devoir, malgré les difficultés de se déplacer de Marie. Ils ne sont pas partis en quête, mais ils ont laissé l'Esprit les guider dans leur quotidien. Ils ne savaient rien, et pourtant, grâce à ce voyage tout "administratif" (le recensement), le messie allait naître dans la ville de David et accomplir les prophéties. Marie et Joseph ne seraient certainement pas allé exprés à Bethléem, même pas pour que leur enfant naisse là. Demeurer en Dieu, c'est le laisser nous conduire au jour le jour, même dans l'inconnu, même si nous ne comprenons pas toujours le pourquoi. Nous restons dans l'espérance que tout concours au bien de ceux qui aiment Dieu, que les évènements seront toujours la route de Dieu parce que Dieu nous rejoint sur ces sentiers parfois obscurs.

Pratique du jour : Aujourd'hui je me fixe un but à atteindre en Dieu. Que ce soit plus de prière, plus d'amour, plus de disponibilité à l'Esprit, plus d'ouverture à Sa Parole, à ma vocation, à ce que Dieu me dit en ce moment. Ce but, j'y crois, je l'espère et le poursuis. Pour cela, je me met en marche, je prends des moyens de quitter mon quotidien et d'aller dans ce sens. Dieu m'attend plus loin, il est partis en avant, je ne crains rien, je vais le retrouver sur la route, peut-être m'attend-t-il dans un endroit auquel je ne m'attend pas. Mais je suis attentif à ce qui se passe dans ma vie, à cette étoile qui scintille dans mon ciel et me rassure. Je ne suis pas seul, il me conduit, même dans la nuit.


la porte basse de l'entrée de la basilique.6e jour : Où est-il ?

Sur ma route, je rencontre des gens qui semblent connaître ce que je cherche. Ils ne m'apportent pas la vérité complête mais ils me donnent des éléments. Je cherche mon Dieu et je ne sais pas où il est. Marie-Madeleine demandera au "jardinier" : où l'as-tu mis ? Et c'est celui qu'elle cherchait qui lui répondra : "Marie !", comme pour dire "me voici !". Les mages demandent aux sages du Temple, aux Docteurs de la Loi, ce qu'ils savent sur l'avènement du messie. Ils cherchent un roi. Pourtant l'étoile va leur montrer un petit enfant dans la paille d'une grotte. Les Docteurs disent que c'est à Bethléem. Aujourd'hui, que me dit l'Eglise, où Dieu est-il ? Moi seul peut entendre la bonne parole, car on me dira "à l'église", "dans le Saint Sacrement", "dans mon coeur", "partout", etc .... Tout cela est juste, mais pour moi, aujourd'hui, une étoile me donne un lieu, une direction. Cette Bonne Nouvelle est pour moi, et je dois discerner ce qu'elle raconte. Pour les mages c'est là où l'étoile s'est arrêtée. Pour les bergers c'est en trouvant un petit enfant emmailloté dans une crêche. Chacun à ses indications, mais toutes tendent vers le même but. Et si les ténèbres sont trop épaisses pour voir quelque chose, soyons rassuré, Dieu vient dans le pays de la nuit, dans notre aveuglement pour s'y manifester. Même les non-voyants ont pu le "voir" et crier vers Lui, nous aussi nous aurons les moyens de le reconnaître, tel que nous sommes, là où nous en sommes, du moment que nous l'attendons, que nous le cherchons.

Pratique du jour : Dans ma quête spirituelle, j'essaie de voir au sein même de l'Eglise, si Dieu me fait signe. Je me pose la question "où es-tu ?", mais je n'attend pas de réponse, j'avance, je cherche, j'espère et j'aime surtout. Car Celui que je cherche est l'Amour lui-même, il ne peut que se montrer que dans l'acte d'amour. C'est ma garantie, l'assurance qu'il est là. Aujourd'hui, je pose des actes de charité, d'amour, autour de moi, auprès de ceux que je côtoient, que je croise, en donnant Dieu toujours, parce que c'est en le distribuant que je vais le recevoir, le rencontrer, le connaître.


l'enfant Jésus déposé dans la crèche à Noël à Béthléem7e jour : Le voici ! Ne perdons pas de temps à nous regarder ...

Le soir de Noël, les églises nous montrent un petit enfant que l'on couche dans une mangeoire. Nous savons qui il est. Pourtant il est si difficile de nous approcher du vrai "enfant-Jésus". Nous le trouvons là représenté, mais il se trouve en réalité dans la rue, dans un endroit sombre, mal éclairé, "mal famé", peut-être entre des poubelles, ou bien dans un chantier en construction, dans un train ou comme en Inde sous une bâche de plastique. Bien que l'on commémore la naissance de Jésus il y a 2000 ans, son "incarnation", un mystère plus grand se passe. Jésus se rend présent ce jour-là comme un petit enfant. Il se fait tout petit, fragile, comme nous lorsque nous sommes né. Dieu veut s'identifier à l'homme, il veut être proche de lui et vivre comme lui pour lui montrer de quel amour il l'aime. Accueillir Jésus ainsi, c'est tourner notre regard vers tout ce qui est petit et faible, c'est orienter notre coeur vers l'extèrieur, vers ceux que nous ignorons, vers un monde qui souvent nous est étranger. Dieu nous oblige à nous baisser plus bas que Lui, et c'est difficile parce qu'il s'est fait vraiment très petit ! A Bethléem, la basilique de la Nativité est très grande, mais pour entrer il n'y a qu'une porte, très étroite et surtout très basse où tout le monde est obligé de se plier en deux pour passer. Autrefois, pour forcer les païens à s'incliner devant Dieu, le symbole est resté. Comme les bergers, comme les mages, nous venons nous prosterner devant le Roi des rois, devant Dieu-fait chair, devant cet enfant nouveau-né qui s'appelle "Jésus" : "Dieu avec nous". Devant Lui, nous ne devons pas passer notre temps à nous regarder, à nous flageller sur nos péchés et nos faiblesses. Dieu s'est dépouillé de tout pour s'abaisser jusqu'à nous. Le temps est de ne plus nous occuper de notre ego ou de nos soucis. Il est temps de regarder en avant, de regarder vers les autres, vers l'Autre. Il y a tant à recevoir, il y a tant à apprendre. Le voici ! C'est là que nous devons être, pas ailleurs, surtout pas tourné vers nous-même. Pour le petit, le pauvre, nous gardons toujours une méfiance, parce que nous savons que s'il rentre dans notre vie, nos pensées, nous serons obligé de nous "abaisser" jusqu'à lui. Mais bienheureux ceux qui acceptent de faire le pas, ceux qui se risquent à perdre de leur orgueil et de leur supèriorité pour descendre jusqu'à l'enfant-Jésus qui est là dans tout les pauvres, dans tous ceux qui sont méprisés ou oubliés. C'est en s'agenouillant pour être près de celui qui est par terre, que l'on trouve la vraie grandeur.
Ce discours est toujours très "social" et "humanitaire" en ce temps de Noël et nous le connaissons bien. C'est peut-être l'occasion de le prendre au sérieux enfin. Nous acceptons plus facilement la fête, les repas de Noël, la famille, les lumières, les cadeaux, les émissions télé, etc ... Ce sont de bonnes choses et la fête fait partie de ce mystère de l'Incarnation. Mais elle masque malheureusement la dimension de pauvreté, du mépris qu'on subis. Marie et Joseph avec l'enfant sont mis à la porte de toutes les maisons, obligés de se réfugier dans une étable, au fond d'une grotte, dans la paille ... ce n'est pas très glorieux ni festif. Et si nous arrivions aujourd'hui à lier les deux ? Prendre cette dimension d'abaissement et en même temps, au coeur de la nuit et des difficultés, entrer dans la joie de cet évènement : Dieu s'est fait chair ?

Pratique du jour : Comme bien des choses dans nos pratiques religieuses, il nous faut recentrer notre foi sur l'essentiel du mystère. Que ce soit comme ce soir pour la nativité, ou la façon que nous communions (que représente pour moi l'Hostie lorsque je vais la chercher ?), la manière de lire des prières (récitées ou lues, est-ce que je parle à quelqu'un -Dieu- ou est-ce un peu aux murs ou à moi-même ?), etc... Beaucoup de gens ne fêtent plus Noël, même des chrétiens, parce que l'aspect commercial à tant pris le dessus que cela les dégoute. Ils ont raison, mais ils jettent tout dans le même sac ! Puisque il est si difficile de fêter Noël à la manière du monde, au contraire, il faut le fêter mille fois mieux dans sa foi. Ce sera différemment mais surement plus vrai. Nous sommes libre de vivre notre foi, personne ne nous oblige à faire des cadeaux, faire un gros repas avec sa famille et faire un sapin de Noël. Il y a tant de gens qui ne peuvent pas le faire : soit parce qu'ils n'ont plus de famille, il n'ont pas d'argent ou un sapin ne veut rien dire pour eux. Pensons-y, quelle souffrance pour eux ! Ne pas pouvoir faire comme tout le monde, être "différent". Aujourd'hui, quoi que je fasse, je prévois un temps pour Dieu, un moment ou un geste qui représentera ma joie et ma prière pour cet évènement. Peut-être un temps de silence en prière, enfermé dans ma chambre alors que tout le monde prépare la fête, peut-être une heure dans la rue à porter un petit repas à un SDF, passer un temps à parler et se réjouir avec des gens qui sont seuls, préférer de parler de Dieu plutôt que de laisser les conversations aller dans n'importe quel sens, ou simplement se préparer à la messe de Noël, en prenant à l'avance les textes pour les méditer, puis être tout à la célébration, concentré et désireux de vivre pleinement cette fête dans toute sa dimension. Bref, il y a des milliers de petites choses à notre portée, selon nos affinités, nos lieux de vie, qui peuvent nous permettre de recentrer notre quête de Dieu vers Lui et non se retrouver dans une débauche de choses qui finalement nous déçoivent et ne correspondent à rien, surtout ce soir-là. N'oublions pas ce que nous fêtons, sans cela la fête ne serait pas ou bien une fête païenne où Dieu n'a pas de place. "Veillez" disait le Seigneur, veillons à ne pas nous laisser envahir par le monde mais à garder notre liberté et exprimer notre foi. Sinon, à quoi bon avoir chercher, marcher, vers un but qui n'existe plus ? Parfois Dieu nous surprend, il est là où on ne pensait pas, apprenons à le voir et à le considérer dans sa petitesse. C'est là qu'il nous veut.

Joyeux et Saint Noël !

que Jésus ouvre notre coeur à la merveille de son Amour et nous remplisse de la joie des Anges :

" Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix aux hommes qu'Il aime ! "

icône de la Nativité