LE BLASON DE LA FRATERNITE DE LA CROIX DES PAUVRES

Au centre, le lieu où les membres trouvent leur vocation, leur enracinement et leur foi : le Golgotha sur lequel se trouve la croix du Christ crucifié et versant son sang de son Côté transpercé. De chaque côté la Mère de Dieu, la Vierge Marie, et St Jean qui contemplent le Sauveur du monde. Au pied de la croix, Marie Magdeleine enserrant le bois et les pieds de Jésus, symbole de tous les pauvres que nous devons amener là par notre vocation. En haut, l'image du Sacré Coeur de Jésus. En fond, l'Arbre de Vie indien sur lequel se trouvent des fleurs, des animaux, symbole de l'Arbre du Jardin d'Eden, figure de la Croix du salut. En bas du Golgotha, les mots en hindi (fondation de la Fraternité en Inde) : Toum ko Ieshu. C'est à dire "Tout à Jésus". Autour de la scène, la phrase qui résume notre onction : offrir des coeurs à Jésus en les prenant dans notre coeur pour les aimer de tout notre possible, pour que Jésus les saisissent là, les aiment, les bénissent et les guérissent.
En simplification extrème du blason, il s'agit de la forme du Golgotha surmonté de la croix. Il peut y avoir un petit signe indiquant le creux du rocher et le crâne d'Adam.

UNE FLEUR DANS L'EGLISE

Il nous est "confiée tout particulièrement la tâche de devenir des communicateurs d'espérance et des artisans de paix dans un monde qui a toujours besoin de témoins crédibles et d'annonciateurs cohérents". Ainsi parlait le Bienheureux pape Jean-Paul II (aux jeunes pour la préparation aux JMJ de 1994, le 21 novembre 1993). Cette mission résume l'action de la Fraternité de la Croix des Pauvres dans le monde et dans l'Eglise.
L'appel du Christ à "annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres", se vit par une vie chrétienne de témoignage et de foi vivante, (à l'exemple du Père de Foucauld ou du Père Peyriguères) au milieu de ceux qui ne le connaissent pas.
La Fraternité est avec et dans l'Eglise catholique, témoin du message de l'Evangile, reliée à l'évèque du lieu. Elle se veut être une fleur dans l'Eglise pour l'embellir par son action auprès des plus pauvres et pour porter en son sein tous les hommes et particulièrement ceux qui ne croient pas au Christ Seigneur.

LA CROIX

Dans l'histoire du salut, tout est tourné vers le mystère de la croix. Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime.
Montrer la croix, c'est montrer l'amour de Dieu et son salut. Le crucifié est l'homme-Dieu qui s'est fait proche des plus pauvres.
C'est le nom de la Fraternité parce que c'est par le sacrifice du Christ que l'amour de Dieu est répandu sur le monde et sur les pauvres en particulier. Dans sa souffrance il rejoint les pauvres, dans son amour il donne tout à ceux qui n'ont rien, dans sa resurrection il relève les plus faibles.
"Portez-la dans le monde comme signe de l'amour du Seigneur Jésus pour l'humanité, et annoncez à tous qu'il n'y a de salut et de rédemption que dans le Christ mort et ressuscité." (Jean Paul II confiant la croix aux jeunes en 1984).

(voir le texte de la Fraternité sur la Croix.)

croix du calvaire de Lourdes

LE SACRE COEUR

Dieu est Amour et son Nom est AMOUR.
Dans l'image du Sacré Coeur de Jésus, c'est la croix et l'amour de Dieu qui sont représentés.C'est donc à ce Coeur que nous porterons ceux que nous aimons, et plus spécialement les pauvres, pour réaliser la devise de la Fraternité.
Car notre vocation est d'aimer les pauvres (au sens large) et les présenter au Coeur de Jésus, à sa main transpercée, pour qu'Il les saisisse, les aime, les bénisse et les guérisse.
Coeur pur, immaculé de Jésus, il est l'image de tous les coeurs des hommes*, de ce que le Père désire : que nous soyons "saints comme Il est Saint !"
Vénération particulière pour le Coeur Pur de Jésus.

*Le "coeur", dans la bible, désigne "ainsi souvent le centre caché de l'homme, l'endroit intérieur et secret où la personnalité  de l'homme est, pour ainsi dire, concentrée. Le coeur est alors le résumé de l'homme tout entier, si bien que l'expression "dans leur coeur" est sensiblement équivalente à "au plus profond d'eux-mêmes". (d'après les notes du mot "coeur" dans la Bible, TOB "Traduction Oecuménique de la Bible".)

LES SAINTS PAUVRES

Ils sont une multitude d'anonymes, qui dans leur vie pauvre et misérable ont été de grands saints, offrant leurs souffrances et leur solitude, contradictions et humiliations, pour le salut du monde en étant unis à la Passion du Seigneur. Que tous ces saints, humbles et cachés que Dieu à élus comme membres privilégiés du Royaume, intercèdent pour nous pécheurs, pour le monde et l'Eglise, et pour tous leurs frères miséreux.
Un dossier est entrain d'être monté pour que l'Eglise reconnaisse particulièrement ces saints anonymes, comme les saints Innocents de Béthléem, et tous les saints inconnus fêtés à la Toussaint.

Le Christ au milieu des pauvres, entouré de Ste Bernadette qui vécut pauvre avec sa famille et St Benoît Labre qui vécut en pélerin dans la plus extrème pauvreté sur les routes. Enfants, adultes, femmes et hommes, vieillards, malades et seuls, orphelins ou abandonnés, ils ont su tourner leur espérance vers le Seigneur. Qu'ils intercèdent pour leurs frères pour que jamais le désespoir et le péché ne finisse de les abaisser.

LA TRES SAINTE TRINITE
DIEU UNIQUE ET VERITABLE

Au milieu de peuples païens adorant d'autres dieux (hindous, bouddhistes, animistes), nous voulons proclamer un seul DIEU véritable, unique (un seul) et Un (unis) dans la Trinité des personnes : Père, Fils et Saint Esprit.
Le Dimanche, Jour du Seigneur (Dies Domini), est particulièrement consacré à rendre grâce pour toute la création et en son nom, pour tout le genre humain, en célébrant la Très Sainte Résurrection du Seigneur qui fait suite au jour du vendredi où l'amour de Dieu a été manifesté par la Croix.

La Sainte Trinité est un seul Dieu en trois personnes (St Patrick l'a enseigné aux païens d'Irlande en montrant un trèfle à trois feuilles). Dieu n'est pas un dieu solitaire, mais un dieu qui vit dans l'amour, puisqu'il est lui-même amour. C'est la communion des trois, indissociables, qui forme la divinité.
L'icône d'Andreï Roublev :
La maison visible sur l'icône représente la tente d'Abraham (dans le récit de la Genèse, chap.18) et figure le Temple de Jérusalem. C'est la place du Père.
L'arbre au centre, est le chène de Mambré, lieu où l'apparition des anges se fait à Abraham. Il représente l'arbre de la croix. Le personnage dessous est le Fils.
Enfin, une montagne, à droite, signifie le paysage et le désert. Elle est symbole de la "montagne de Dieu", l'Horeb (Sinaï) où l'Esprit se révèle dans le feu (théophanies de Yahvé). L'ange est le Saint Esprit.
La table au centre représente la table apprêtée par Abraham en signe d'hospitalité, mais c'est aussi et surtout l'autel où le Christ, grand prêtre, bénis la coupe.

L'Adoration silencieuse du SAINT SACREMENT

Tout doit trouver son origine dans le Christ. Si l'Eucharistie est la source principale qui nous abreuve du Sang du Christ et nous nous nourrie de son Corps, l'exposition du Très Saint Sacrement nous met dans un face à Face privilégié où nous pouvons nous réchauffer à son feu d'amour, nous laisser "regarder et aimer" par Jésus en croix, Jésus réssuscité. Ce temps de contemplation et d'adoration du Dieu Vivant, présent réellement, nous transfigure dans Sa Lumière. Charles de Foucauld aimait passer des heures du jour et de la nuit près de son Seigneur et se laisser irradier par ce don inestimable qui nous ai fait.

Faute de pouvoir avoir accés à l'exposition du Saint Sacrement quotidiennement, on pourra demeurer un temps devant le tabernacle. La vénération de la Croix pourra aussi nous permettre de rester en silence devant le Christ qui nous attend là ...

LES PLAIES LUMINEUSES
DU CHRIST RESSUSCITE

Il est de tradition de parler des "plaies lumineuses" de Jésus sorti du tombeau. Ce ne sont plus des plaies de souffrances et de mort, mais les plaies d'un corps qui fut arraché à la mort et qui est Vivant. Le Christ les a conservé dans son corps glorieux pour nous apporter la guérison.

"En fait, ce sont nos souffrances qu'il a portées, ce sont nos douleurs qu'il a supportées, et nous, nous l'estimions touché, frappé par Dieu et humilié. Mais lui, il était désohnoré à cause de nos révoltes, broyé à cause de nos perversités : la sanction, gage de paix pour nous, était sur lui, et dans ses plaies se trouvait notre guérison." (Isaïe 53, 4-5)

Le prophète Habacuq nous rapporte une mystérieuse vison de Dieu : "Dieu vient de Téman et le Saint du Mont de Parân. Sa majesté comble le ciel, sa louange emplit la terre. La lumière devient éclatante. Deux rayons sortent de sa propre main : c'est là le secret de sa force." (Hb3, 3-4)

Regarder la croix n'est pas regarder la mort, mais l'offrande d'amour du Fils de Dieu et sa victoire sur la Mort.

LA SAINTE FACE DE JESUS

Ce n'est pas dans l'Evangile, mais la tradition nous raconte l'histoire d'une femme, qu'on appellera Véronique (vraie icône), qui a bravée la foule et les soldats pour arriver aux pieds de Jésus portant sa croix. Lui essuyant le visage, on dit que la ste Face se serait imprimée dessus.
Ce qui nous importe ici, c'est le geste (véridique ou non) de cette femme qui ose aller au-devant de la croix et faire ce geste inutile, mais si plein d'amour.
Aller voir ces pauvres, c'est effectuer ce geste si petit, peut-être inutile, qui apporte si peu, mais qui doit être du même amour que celui de Véronique.
"Consolez mon peuple, dit le Seigneur, consolez !"

(voir Ste Véronique, plus bas)

LE CORPS DU CHRIST CRUCIFIE

Le St Suaire de Turin nous rapporte une image, recto-verso d'un homme flagellé, couronné d'épines, frappé, ayant porté un lourd fardeau sur l'épaule, cloué et crucifié, mort et transpercé par une lance au côté droit. Nous pouvons là méditer sur ces innombrables blessures que le Christ a subit.
Dans les pauvres, c'est ce même corps que nous voyons, dans leur misère, leurs blessures insoutenables, leur solitude, leur mort. Les servir, c'est servir le Christ, c'est comprendre de quel amour nous sommes aimés par Dieu, jusqu'à la croix, jusqu'à la mort.
Au delà de ces souffrances, c'est aussi un corps ressuscité en qui nous croyons.
Le sacrifice de la messe, l'adoration du Saint Sacrement, sont les lieux où nous communions spirituellement au CORPS du Christ, où nous devenons ce même Christ. Ils sont le centre de notre vie, le moment où nous nous unissons au Christ pour devenir "icônes" pour nos frères.

L'inscription "INRI"
et la COURONNE D'EPINES

Pilate fait confectionner un écriteau avec le motif de la condamnation de Jésus : Jésus de Nazareth, Roi des Juifs (souvent marqué "INRI" en initiales et en latin). Nous savons aussi que cet écriteau était rédigé en latin, en grec et en hébreux, pour être lu de TOUS ! (*voir texte de l'Evangile)
Roi des Juifs : pour Israël, il n'y a qu'un seul Roi, c'est Dieu. Afin de ressembler aux autres peuples, Israël a demandé des rois humains pour le gouverner.(*voir le texte biblique) En marquant "Jésus Roi des Juifs", Jésus est désigné comme le seul vrai Roi, Dieu retrouve sa place de seul et unique ROI.
Sa couronne d'épines est un des attributs du Christ Roi, humilié, bafoué, rejeté, condamné, mais ROI, mais roi d'Amour.
Cet écriteau, destiné à être lu par tous les peuples, nous invite à être évangélisateurs, témoins du Christ, en le faisant connaître au monde, à tous, chrétiens et païens. Notre rôle est de porter le Bonne Nouvelle au monde et aux pauvres.

Ste VERONIQUE

La tradition rapporte le récit du Chemin de Croix de Jésus. En partie tiré des Evangiles, en partie voulant s'arrêter sur des gestes ou des hatitudes de Jésus ou de ceux qui l'entourent à ce moment là.
On fait mémoire d'une femme, qui sera nommée Véronique ("vraie icône"), qui passe au travers de la foule et des soldats romains pour aller au devant de Jésus. Geste fou puisqu'il s'agit de se retrouver avec les condamnés à mort, au risque d'être malmené par la foule hurlante et frappé par les soldats. Véronique le fait, n'écoutant que sa foi et son amour et va essuyer le visage ensanglanté de Jésus. On sait que le visage de Jésus se serait imprimé miraculeusement sur le linge, d'où l'appellation de "véronique". Peut-être le récit vient de cette Ste Face que l'on avait pu voir sur le Saint Suaire exposé au cours des siècles. (Voir Ste Face) Vraie histoire ou légende, peu importe, c'est le sens de ce geste qui doit nous interpeller.

Servir les pauvres avec peu de moyens, c'est faire la même chose que cette femme. Un geste inutile, qui ne libère pas Jésus ni ne le soulage physiquement. C'est du pur amour, comme le geste de Marie-Madeleine versant du parfum précieux sur les pieds de Jésus. Faire peu, mais avec amour, être là pour consoler ce Coeur qui n'est pas aimé !

LE RETOUR DANS LE JARDIN

Notre spiritualité est centrée sur le sacrifice du Christ qui nous rétablit dans le Jardin de la Genèse où Adam et Eve se promenaient, à la brise du soir, avec Dieu.
La croix du salut devient alors l'Arbre de Vie, le Christ le fruit qui nous est donné et non plus volé.
Le temps de prière personnel est ce moment privilégié où, par amour, nous restons avec Dieu, nous prenons du temps gratuit pour Lui seul. N'était-ce pas la vie du premier Adam ?

 NOTRE COEUR LIE A LA MAIN DU SAUVEUR

Centre de cette spiritualité, cette image marque notre vocation : aimer dans notre coeur et se laisser prendre ceux que nous aimons par Jésus en Croix. Nous sommes tous liés par ce clou de l'Amour qui tient Jésus sur le bois de la croix. En aimant profondément des âmes, Jésus les saisira là, les aimera, les bénira et les guérira. (voir prière pour les pauvres)

IL LES SAISIRA, LES AIMERA, LES BENIRA, LES GUERIRA.

LE LAVEMENT DES PIEDS

Jn 13, 12-17
"Lorsque il eut achevé de leur laver les pieds, Jésus prit son vêtement, se remit à table et leur dit :"Comprenez-vous ce que j'ai fait pour vous ? Vous m'appelez le Maître et le Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Dés lors, si je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres; car c'est un exemple que je vous ai donné : ce que j'ai fait pour vous, faites-le vous aussi. En vérité, en vérité, je vous le dis, un serviteur n'est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l'envoie. Sachant cela, vous serez heureux si du moins vous le mettez en pratique."

C'est plus qu'un commandement que le Seigneur nous donne, c'est une néscessité. La Fraternité a donc optée par ce rite d'abaissement les uns pour les autres au moins une fois par semaine. C'est en restant humble et petit vis à vis des autres que nous serons à notre place. Le pauvre ne doit pas nous être inférieur. "Les pauvres sont nos maîtres" disait St Vincent de Paul.

L'ANNONCE AUX NATIONS NON-CHRETIENNES

Dans nos pays occidentaux, la notion de "païens" est un peu dépassée et nous rappelle les temps de l'antiquité ou bibliques. Dans les pays à forte proportion non-catholique et de culture non judéo-chrétienne, comme l'Inde, on est confronté à d'autres religions (hindouisme, bouddhisme, jaïnisme, animisme, sickisme et islam) qui nous sont totalement étrangères.

Notre spiritualité est tournée vers ces autres religions, non pour faire du prosélytisme ou des conversions, mais d'être "missionnaires" en terres non-chrétiennes. Porter la Croix du Sauveur aux nations non-chrétiennes pour qu'ils la connaissent et découvrent qui est Jésus.

Le diocèse de Varanasi propose des images qui correspondent à la culture locale hindoue, mais sans jamais faire de syncrétisme. Il s'agit non pas d'imposer une religion occidentale mais d'annoncer l'Evangile de Jésus-Christ dans les mots, la culture et les rites locaux. Une connaissance de ces religions est requise et une fréquentation amicale de nos frères qui ne connaissent pas ou ne croient pas en Jésus, Fils de Dieu. C'est une exigeance du service des pauvres puisque la plus part appartiennent à ces religions, il est donc normal de les rejoindre dans leur foi et de les aider à se tourner vers Dieu, le Dieu de tous.

• Ste Marie-Magdeleine (au pied de la croix)
• Ste Véronique (pour son geste)
• St François-Xavier (évangélisateur jésuite de l'Inde au XVIe s.)
• St Thomas apôtre (évangélisateur de l'Inde selon la tradition).